lundi 9 février 2009

Orgie de coquilles

La dernière fois que je suis passé au marché, un air frais passait entre les bars et les dorades, ca donnait quelque chose de familier, un début de couplet mauvais pour la monnaie : « I'm your mamma, I'm your daddy. I'm that nigga in the alley. I'm your doctor, when in need want some coke, have some weed. You know me, I'm your friend. Your main boy, thick and thin. I'm your poissonnier ».
Traquenard.

Pauvre victime coincée dans une rue sordide à château d’eau, impossible de faire demi-tour. Oui je vais prendre une douzaine de praires. Et des Gilardeaux, allé une douzaine aussi, elles ont l’air belle. Palourdes, oursins, belons, encore un mec foutu et ces putains de bouquets vivant qui te caressent pour une poignée. La CB voit rouge, le Poissonnier calcule et une gaule certaine. Quand le junkie a le nez dans sa merde, il respire à fond et s’envole pour une orgie de coquilles. 

Retour à la maison. L’iode dégage les bronches et l’ouverture se fait viril dans l’évier. Il s’agit de manier le couteau avec force et agilité. La coquille encore vivante sent son heure venir, alors elle se rétracte, laissant son derrière en dernière porte d’entrée. Pointe du couteau, pénétration, un bivalve qui fait moins le malin rejoint ses collègues en rangée.

Tout en place, on attend un dernier invité avant de plonger : la cargaison de Riesling vieilles vignes. 

Cinq secondes

Pull !!!! 

Les coquilles volent à mesure que les verres descendent, au coin une amande laisse sa langue pendre dans le vinaigre de cidre à l’échalote. Cochonne, comme ta cousine la palourde qui coule au fond des gorges, ou ces ovaires d’oursin, le caviar de la mer à la petite cuillère. Et ces grosses Gillardeaux, dites la bonne milf des mers, l’huitre maman.
Coquilles sur coquilles, verre sur verre, le ventre devenu mollusque git retourné comme l’ormeau sur son dos. Un reste de mayo maison sur le nombril. L’orgie reflux comme la marée, laissant place à un bordel de cadavres. 

En marge : 

Consommez tout ca le plus rapidement possible, car c’est meilleur bien vivant, respectez votre poissonnier, il passe sa journée les mains dans le froid pour satisfaire ses yencli. Ne regardez JAMAIS les prix. Descendez les poubelles tout de suite, sinon le lendemain les nez s’en souviennent.

L'Avis d’Avi : 

Pour l’huitre, laissez couler une goutte de vinaigre de riz et faites tomber un pétale de gingembre confit. Dégustez. C’est bon.

lundi 2 février 2009

L'artichaut, ton nouveau mec.

Ah ah, ouai ! L’artichaut mec ! C’est lui ! Ton nouveau pote ! Plus cool que Twitter et absolument aucun rapport.
Certains s’efforcent de combattre la gueule de bois, ils feraient mieux de respecter leur foie, et à ce jeu là, ton meilleur coéquipier c’est l’artichaut. Ce truc vert que faisait ta mère, contient de la cynarine et c’est bien le seul. Mis à part quelques boutiques bio bobo Bamako de Montreuil, impossible d’en chopper. Principe de cette molécule ? Exciter ta vésicule biliaire et tes reins pour drainer le foie et ses toxines. Hé ouai ! Une cuite = un artichaut = nique le cancer. Avant, après, comme tu le sens. La cynarine est concentré dans les tiges et les feuilles, ce qu’on ne mange pas. Alors soit t’aimes le vice et tu te fais une infusion avec le jus soit tu manges ce qui ce mange pas mais en petite quantité.
Pendant la digestion, tu peux admirer le travail de l’artiste barman inversé. Aime l’artichaut, caresse le, il combat avec toi les maladies ! Certains disent même que l’artichaut est au foie ce que le doigt est à la prostate : un partenaire de soirée.

En marge : 

Prendre un artichaut, de préférence violet. Le cuir dans l’eau salé 45 min. Préparer à côté une vinaigrette : huile d’olive (2/3), vinaigre de cidre (1/3), moutarde, échalote grise, sel, poivre. Laisser un peu refroidir la chose, puis planter les bouts de feuille dans le mélange, et respecter votre foie.
Eviter cette fois ci de boire de l’alcool en même temps, l’artichaut est sympa mais faut pas le prendre pour un con. Ne pas manger ses poils, au risque de mourir étouffé avant d’avoir eu une cirrhose. Ecouter du Al Green pendant la sieste.